Téléphone grave danger : tout savoir du dispositif
Pour protéger les victimes de violences conjugales, le téléphone grave danger est déployé. Voici comment fonctionne ce gadget relié aux autorités policières
Déployé sur le territoire français pour protéger les victimes de violences conjugales, le dispositif « Téléphone grave danger » est de plus en plus proposé aux femmes. Pour anticiper la sortie de prison d’un ex-conjoint violent ou pour se sentir plus en sécurité après avoir été persécutées pendant de longues années, les femmes battues peuvent parfois compter sur ce nouvel allié directement relié aux services de police. Découvrez comment fonctionne ce smartphone spécial.
Qu’est-ce que le téléphone grave danger ?
Le téléphone grave danger, c’est aujourd’hui 3000 téléphones remis à des victimes de violences conjugales afin de les protéger du danger de mort qui les guette. En 2022, elles ne sont pas moins de 147 à avoir succombé aux coups de leurs conjoints ou ex-partenaires. Afin que les chiffres ne soient plus jamais aussi élevés, le ministère de la Justice et celui du droit des femmes ont décidé de donner accès aux femmes à un dispositif conçu pour les protéger.
24/24 h et 7/7 j, les victimes éligibles au téléphone grave danger peuvent appuyer sur une touche dudit gadget pour avertir immédiatement les autorités policières d’un danger. En présence de leur bourreau qui est pourtant interdit de tout rapprochement, en cas de menaces ou encore si elles se sentent épiées, ces dernières peuvent entrer en contact avec un agent qui, en fonction de la situation, sera prêt à intervenir. Où qu’elles soient, les femmes qui portent un tel téléphone doivent le porter sur elles. En cas d’enlèvement ou de disparition suspecte, les autorités pourront aisément mettre la main sur sa localisation grâce au GPS implanté à l’intérieur.
Qui peut solliciter un tel téléphone ?
Le téléphone grave danger est remis aux victimes de violences conjugales sur décision du procureur de la République après une évaluation réalisée par une association spécialisée dans les droits des femmes. Pour être éligibles au dispositif, certains critères sont exigés :
- les femmes concernées doivent être en danger ;
- le couple agresseur/victime doit être séparé et ne plus vivre sous le même toit ;
- l’agresseur doit faire l’objet d’une interdiction de rapprochement ou de contact avec la victime et celle-ci ne doit pas être respectée.
Comment fonctionne le téléphone grave danger ?
Pour éviter d’éventuelles nouvelles violences, les femmes munies du téléphone grave danger n’ont qu’à presser une touche pour alerter la police de la présence de leur ex-conjoint violent. Lorsque ces dernières voient apparaître un ex-partenaire pourtant censé respecter certaines mesures d’éloignement, elles n’ont qu’à appuyer sur un bouton pour qu’un agent de police les contacte. En fonction du risque encouru par la victime, une patrouille de police pourra se rendre sur les lieux (identifiables grâce au GPS inclus dans le téléphone) ou rassurer la femme concernée en lui indiquant la marche à suivre pour se protéger.
Combien de temps puis-je profiter d’un téléphone grave danger ?
Les victimes ayant reçu un téléphone grave danger de la part du procureur peuvent en profiter pendant 6 mois. Si au cours du semestre, l’ex-conjoint s’est montré omniprésent et menaçant, l’octroi d’un tel dispositif peut être renouvelé pour six mois encore. Si la situation s’est apaisée, la victime peut restituer le téléphone afin qu’il soit remis à une autre femme victime de violences conjugales.
Quelles sont les alternatives pour se protéger d’un ex-conjoint violent ?
Si le nombre de téléphones grave danger disponible est considérablement faible par rapport au nombre de femmes victimes de violences conjugales, des dispositifs complémentaires interviennent pour les protéger. C’est notamment le cas du bracelet anti-rapprochement, proposé aux agresseurs qui sont accusés de violences sur leur compagne. Si ce gadget a fait ses preuves, il reste malheureusement top peu utilisé, notamment car l’accord du conjoint violent est nécessaire pour qu’il soit fixé et alerte les autorités policières en cas de contact physique avec la victime.