Shein, Temu… Pourquoi vos produits à prix mini risquent-ils d’augmenter ?

Pour compenser la hausse de la charge de travail des services des douanes causée par une recrudescence d’achats venus de Chine, la Commission européenne a évoqué le souhait de taxer les colis d’une valeur inférieure à 150 €. Pourquoi vos produits chinois issus de la fast-fashion risquent-ils de voir leur prix grimper ? On fait le point. 

Sur le web, de nombreuses boutiques en ligne chinoises ont depuis plusieurs années déjà atteint un succès international. Shein, Temu, Ali Express et tant d’autres géants accessibles sur smartphone, via des applis ludiques, ou sur ordinateur, proposent à prix réduit des vêtements, des accessoires pour la maison, des produits d’entretien ou même des cosmétiques.

Pour réaliser des économies tout en restant tendance, les européens sont nombreux à se ruer régulièrement sur ces articles, souvent issus de la fast fashion. Chaque jour, des milliers de petites commandes affluent depuis le continent chinois pour arriver directement sur notre territoire.

Face à cette soudaine recrudescence de commandes venues de Chine, les services douaniers subissent une charge de travail supplémentaire. En effet, les opérations de contrôle sont désormais plus nombreuses, notamment pour lutter contre le trafic et la contrefaçon, et la Commission estime qu’une compensation financière est nécessaire pour assurer aux consommateurs une livraison en temps et en heure ainsi que la sûreté des paquets arrivés sur le territoire européen.

Au grand dam des adeptes de la mode éphémère et de ceux qui, chaque mois, allouent un budget à leurs commandes venues du continent chinois, la mesure évoquée par la Commission européenne risque d’impacter les prix pratiqués par Shein, Temu ou encore Ali Express.

En effet, la taxe prévue pour compenser la charge de travail supplémentaire des douaniers risque d’être récupérée directement sur la marchandise, ce qui pourrait potentiellement faire grimper les coûts des vêtements, objets décoratifs et autres accessoires distribués par ces plateformes.

Concernant le montant de la taxe, ce dernier sera susceptible de varier. En fonction du destinataire du colis concerné, celle-ci pourra atteindre jusqu’à 2 € par commande inférieure à 150 €. Ce sera notamment le cas pour les livraisons effectuées en faveur des particuliers ayant fait leur shopping sur les plateformes numériques citées.

Pour livrer plus rapidement leur clientèle européenne, les marques chinoises disposent de multiples entrepôts disséminés dans toute l’Europe. Si la Commission européenne parvient à taxer les enseignes concernées, les envois réalisés vers ces structures feront eux aussi l’objet d’un prélèvement, cette fois-ci équivalent à 0,50 € par commande.  

Pour éviter à leur clientèle de subir directement les mesures prises par l’Europe, Shein et Temu prendront en charge les taxes sur les commandes de moins de 150 €. Si les accrocs au shopping seront dispensés de s’acquitter de la compensation européenne, une augmentation du prix de leurs produits risque de se faire ressentir.