Le chômage peut avoir différentes explications et définitions, selon les points de vue utilisés et les courants de pensées en économie. L'assertion la plus courante veut que le chômage se caractérise par l'absence de travail d'une personne souhaitant travailler et cherchant de fait un emploi. Ainsi, le Bureau International du Travail (BIT) définit le travail par l'absence d'activité pendant une semaine de référence d'une personne de plus de 15 ans qui est à la recherche d'un emploi et est disponible pour démarrer une quelconque activité rémunérée dans les 15 jours. En revanche, l'agence statistique européenne Eurostat ou l'Insee en France utilisent d'autres critères et ont donc une autre définition du chômage. Ainsi l'Insee établit même différentes catégories de chômeurs selon leur niveau d'activité et de disponibilité par exemple. Mais au delà de ces définitions, quelques explications s'imposent concernant deux des principaux types de chômage reconnus par la théorie économique : le chômage conjoncturel et le chômage frictionnel.

Le chômage frictionnel, pas totalement indépendant du chômage conjoncturel

Tout d'abord, intéressons nous au chômage frictionnel. Il correspond à un chômage qui ne peut être définitivement combattu et éradiqué, celui relevant du passage d'un emploi à un autre. Il est donc de ce fait volontaire mais inévitable. Certaines personnes quittent un emploi en vue d'en trouver un meilleur, dans une nouvelle ville, avec une meilleure rémunération (parfois après une formation qui nécessite une période d'inactivité et donc de chômage), etc. ou tout simplement perdent leur emploi et doivent patienter pour en trouver un adéquat. Dans certains cas, le travailleur réalise un arbitrage entre le manque à gagner dû au chômage et le gain de rémunération du futur emploi par rapport à l'ancien ou aux premiers proposés mais refusés. Pour les libéraux, les indemnités de chômage sont un frein au retour à l'emploi en encourageant les chômeurs à chercher un nouvel emploi plus longtemps. Lorsque l'arrivée au chômage est involontaire, le chômage frictionnel n'est pas totalement indépendant d'un autre type de chômage : le chômage conjoncturel.

Le chômage conjoncturel est lié à la croissance de l'activité économique

Le chômage conjoncturel est un chômage dont les causes sont indépendantes de la volonté des individus sans emploi mais proviennent de l'évolution de l'activité économique. Ce ralentissement de l'activité économique provoque directement ou par effet d'anticipation et pessimisme la demande de travail et donc le nombre d'offres d'emplois disponibles. Ce chômage conjoncturel a été mis en avant par la loi d'Okun en 1962. Cet économiste a constaté une corrélation très forte entre taux de croissance du PIB et variation du taux de chômage. Ainsi, une hausse importante de l'activité provoquerait mécaniquement une diminution importante du chômage alors qu'une baisse ou une hausse plus faible de l'activité engendrerait une augmentation du chômage. Cependant et malgré cette corrélation, la croissance peut être pauvre en emploi : des entreprises qui généreraient d'important chiffres d'affaire mais peu d'emplois pour y parvenir, typiquement les activités de service. Cette loi d'Okun est surtout valable dans le cadre d'économies industrielles comme l'étaient les économies européennes des années 1960 mais reste pertinente aujourd'hui.

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